Ce texte qui vient du cœur, illustre ce qui se passe quand j’écoute mon cœur, quand je suis en contact avec mes émotions. Mais il y a eu bien des fois où je ne sentais rien, je disais toujours : “ça va”. Sans trop savoir si ça allait ou pas… autrement, que dire d’autre ? Et puis, j’avais toujours le sourire, même pour annoncer que j’étais virée de mon job. J’avais toujours la pêche, même si le soir, seule dans mon studio, je me sentais mal et seule.
Est-ce que je me sens vivante ?
… capable de sentir la douleur de mon cœur ? ou est-ce que je me vois survivre et j’ai du mal à sentir ce qui se passe en moi, au risque de perdre ma capacité à être vraiment en relation ?
Parfois je me sens dans le blues, seule, isolée. J’ai l’impression que personne ne m’aime et que je ne compte pour personne. Mes amies se marient, elles ont des enfants et moi, toujours rien.
Je me sens triste, mon cœur a tellement de chagrin, je ne sais pas si je dois pleurer, j’ai l’impression que mes larmes ne vont jamais cesser.
Je pleure sur ces relations qui ont commencé sans aboutir.
Pourquoi est-ce tellement difficile de garder un homme ? Pourquoi mes relations se terminent-elles toujours par un fiasco ? Ça démarrait si bien. Et puis, il me largue, je me sens abandonnée, j’ai envie de pleurer, j’ai tellement besoin d’être aimée. Il y a un vide dans mon cœur et je suis comme un trou sans fond. Je n’ai jamais assez. J’ai besoin de recevoir des marques d’amour en permanence et d’être rassurée.
Je n’aime pas aller chez mes parents et entendre tous ces sous-entendus, que je serais disponible pour garder mes neveux ou pour aller chercher ma grand-mère à la gare… Puisque je suis célibataire et que je n’ai pas d’enfant, je suis disponible !
Ah ! colère… je ressens une telle rage intérieure, je déteste cette situation et je ne vois pas la fin de cette histoire. Pour certaines femmes ça a l’air tellement simple d’être sans un homme, elles s’occupent et sont toujours souriantes, alors que moi, j’ai surtout envie de crier ma colère. Ce n’est pas juste, pourquoi c’est si simple pour certaines et si compliqué pour moi ?
Au fond, je ne me sens pas trop aimable, je me sens peu intéressante. Quand un homme me regarde je perds mes moyens. Je ne sais plus qui je suis, ce que je veux, je me perds dans le désir de l’autre et je me sens perdue. Je redoute le jour où, quand il découvrira la part d’ombre qui est en moi, il partira lui aussi.
J’ai appris que ma mère était malade. Depuis je ne peux plus sentir de la joie, tout a l’air si sombre, je n’ai envie de rien, je me sens perdue, le sol se dérobe sous mes pieds. Ce n’est pas le moment de rencontrer quelqu’un, elle a tellement besoin de moi. Je ne sais pas si je veux rencontrer quelqu’un, j’ai peur de souffrir à nouveau, j’ai peur de vivre cette expérience tellement douloureuse qui est celle d’être encore abandonnée. “Mieux vaut être seule que mal accompagnée”, disait déjà ma mère.
J’ai peur aussi de rencontrer un homme pour de vrai. Se rencontrer, être dans l’intimité. Non, je ne parle pas de l’intimité sexuelle, je parle de l’intimité qui est juste d’être ensemble. Se regarder. S’abstenir de parler. Qu’il me voit de près. Sentir ce qui se passe. C’est une terre inconnue pour moi. J’ai trop peur de reproduire de vieux schémas. J’ai trop peur de me sentir mal. J’ai peur de l’ennui dans la vie à deux. J’ai peur d’avoir des enfants. J’ai peur, j’ai peur, j’ai peur…
Petit pas : prendre le temps pour sentir
Chacune de nous peut prendre le temps cette semaine pour sentir.
Prendre le temps de faire autrement que ce que nous faisons habituellement pour ne pas sentir. Faisons l’expérience d’éteindre la télé, l’ordinateur, d’être en silence chez nous, dans les transports. Faisons l’expérience de nous abstenir de cette viennoiserie, de chocolat, juste une fois. Qu’est-ce qui se passe ?